PLFSS 2025 :
Auto-stop sur les routes de l’enfer !

MEDEF De L'EST Parisien

Un bouleversement fiscal majeur en 2025

En 2025, les avantages en nature liés aux véhicules de fonction deviennent nettement plus coûteux en raison d’une explosion des charges et d’une hausse des impôts tant pour les salariés que pour les entreprises. L’exemple d’une Peugeot 3008 hybride illustre parfaitement la situation : alors qu’en 2024 les charges sociales s’élevaient à environ 6 000 €, elles grimperont à 10 000 € en 2025 pour une situation équivalente. Ce rehaussement fiscal se traduit concrètement par une diminution du salaire net de 200 € par mois et une augmentation corrélative de l’impôt sur le revenu, cumulant une perte nette annuelle de près de 3 200 € pour le collaborateur.

Une mesure rétroactive et universelle

La réforme est rétroactive au 1er février 2025 pour tous les véhicules livrés à partir de cette date, comme le précise l’arrêté du 25 février 2025 relatif à « l’évaluation des avantages en nature pour le calcul des cotisations de sécurité sociale ». L’argument de la transition écologique, souvent avancé pour justifier ces mesures, s’avère incohérent puisque même les véhicules 100 % électriques ne sont pas exemptés de ce nouveau régime s’ils ne respectent pas le seuil de l’éco-score fixé par l’Ademe. Ainsi, la fiscalité ne privilégie plus aucune motorisation : thermique, hybride rechargeable ou électrique, tous sont concernés par ce « tour de vis fiscal ».

Impact sur l’industrie automobile
et les comportements consommateurs

La suppression de l’exonération pour les véhicules hybrides, le renforcement du malus et le remplacement de la taxe sur l’ancienneté par une taxe sur les émissions de polluants font peser une pression énorme sur les constructeurs français et européens. Cette politique, loin d’être une véritable transition écologique maîtrisée, fragilise la filière automobile qui n’était pas préparée à un tel revirement technique, économique et social. Par ailleurs, face à une fiscalité imprévisible – avec des malus pouvant dépasser jusqu’à 70 000 € – les consommateurs se tournent de plus en plus vers le marché de l’occasion. Les ventes de voitures neuves chutent, les acheteurs optant majoritairement pour des véhicules hybrides, qui détiennent désormais environ 45 % des parts de marché, alors que les voitures électriques restent trop onéreuses.

Un hold-up fiscal déguisé en transition écologique

Ces réformes fiscales ne servent pas réellement les objectifs écologiques annoncés, mais plutôt à renflouer les caisses de l’État. En alourdissant considérablement la fiscalité sur la mobilité, l’État transforme un besoin fondamental en un privilège réservé à ceux qui peuvent se permettre de payer des coûts exorbitants. Le document interroge d’ailleurs la logique selon laquelle la fiscalité des véhicules pourrait même impacter la politique familiale, en rendant l’achat d’un véhicule quasi inaccessible pour les familles nombreuses. Selon des voix du secteur, notamment celle de Fabrice Le Saché, vice-président du MEDEF, le poids des charges et impôts étouffe la capacité d’innovation et de production du secteur, alors même que l’activité est essentielle pour sortir l’économie de sa crise.

Appel à une révision des politiques fiscales

Il est urgent de repenser la politique fiscale appliquée aux véhicules de fonction. Il est proposé d’instaurer un moratoire sur ces mesures afin de permettre aux industriels de déterminer leurs propres choix technologiques dans un cadre de croissance responsable. L’idée est de transformer ce que certains qualifient de « hold-up fiscal » en un levier de développement économique et de mobilité durable. L’extrait final, emprunté à « Requiem pour la bagnole » par Alphonse Carbone, décrit de façon saisissante un futur dystopique où la mobilité, élément essentiel de la liberté et de la cohésion sociale, disparaît faute d’investissements et de solutions viables. La mobilité est un droit fondamental et les politiques fiscales doivent être réorientées pour favoriser le développement et l’innovation plutôt que de freiner la dynamique économique et sociale.

Accédez ci-dessous à l’intégralité de l’analyse de Sébastien VANNEROT, Directeur général du Medef de l’Est Parisien.